Leili Anvar et Sogol Mirzaeï
Le jardin, depuis plus de mille ans, est le cadre naturel de la poésie persane. Tous les poètes ont célébré sa beauté, ses couleurs, ses parfums — image terrestre du jardin idyllique dont les origines remontent au pardès mazdéen, ce jardin traversé de deux cours d’eau symbolisant les sources du paradis des immortels.
De ce mot ancien dérivent pardesh en hébreu (l’Éden biblique), ferdows en arabe (le jardin des délices du Coran), puis paradis en français, paradise en anglais, paradiso en italien. Le jardin est ainsi l’Éden reflété sur terre, lieu de tous les délices : parfum des fleurs, éclat des couleurs, douceur des fruits, élévation des arbres, et murmure des eaux — symbole de vie et d’immortalité, rafraîchissant le désert du monde en s’unissant au chant des oiseaux.
Dans ce cadre, le poème devient rossignol, chantant son amour pour la rose. Le jardin est à la fois lieu mystique et érotique, vivifiant l’âme, abritant les rencontres nocturnes et la fusion des êtres. Le corps aimé y devient jardin lui-même, où l’amant-poète butine pour faire le miel de ses vers.
Ce récital poétique et musical mêle des poèmes persans célébrant le jardin, les fleurs et l’amour aux sonorités du târ et du sétâr, offrant au public une expérience à la fois sensorielle, musicale et spirituelle.
Leili Anvar, spécialiste de la littérature mystique persane, est chercheuse, traductrice et femme de médias. Elle met en voix des récitals de poésie en français, persan et anglais, en collaboration avec de prestigieux musiciens tels que Renaud Garcia-Fons, Karol Beffa, Sogol Mirzaeï, Layla Ramazan ou Shani Diluka.
Formée en Iran à l’art du târ et du sétâr, Sogol Mirzaeï compte aujourd’hui parmi les plus grandes interprètes de la musique savante persane en Europe. Installée en France depuis 2006, elle se produit à travers le monde, en solo ou au sein d’ensembles variés, où ses compositions et improvisations inspirées prolongent avec grâce la grande tradition musicale iranienne.