L’Ensemble Dulcissime en concert le 18/10 à Strasbourg

L'Ensemble Dulcissime

L’Ensemble DULCISSIME nous présente un programme qui a traversé la musique religieuse en Alsace, intitulé Le long du RhinLes musiciens explorent les vastes répertoires vocaux du Moyen Âge, de la Renaissance et du Baroque à partir des sources musicales rhénanes, notamment avec des compositeurs typiquement alsaciens tels que Böddecker ou Jelich. Diplômés de la Schola Cantorum de Bâle, ces musiciens jouent sur des instruments d’époque : Ingrid Boyer en flûtes anciennes, Victor Mériaux à la viole de Gambe, KahoInoue au chant soprano, et Talitha Witmer au théorbe et au luth.

La pièce maîtresse qui s’adapte si bien à « Strasbourg, capitale mondiale du Livre » est le Manuscrit de Strasbourg, qui allie traités musicaux, chants populaires alsaciens et répertoire sacré du XIVe et XVe siècle. Brûlé lors du siège de Strasbourg en 1870, sa musique perdure grâce à une copie manuscrite effectuée par Edmond Coussemaker. Ce musicologue et ethnologue est l’un des premiers à analyser en détail la polyphonie médiévale. Il permettra ainsi de mettre en valeur ce répertoire, ces textes religieux et d’inspirer toute une vague prolifique de regain pour la musique ancienne. Il laisse deux copies sous forme de microfilms dont une aux archives de Bâle, appartenant à la bibliothèque de Strasbourg sous la cote «ms 222C22». Les musiciens de l’ensemble Dulcissime ont eu l’opportunité de numériser et transcrire ces partitions. Ils y ont découvert des compositeurs alsaciens du Moyen Âge ainsi que toute une littérature et un aperçu des intérêts culturels de la ville de Strasbourg ! On y observe un contrafuctum dans un dialecte propre à cette région avec le «Min Herz», mais également la présence d’un traité de Philippe de Vitry en latin (témoin de l’intérêt pour l’Ars Nova issu de Paris), des pièces populaires issues de l’école Bourguignonne avec des compositeurs comme Dufay. On y voit d’ailleurs une possible copie «orale» par le changement du titre «Las que feray» en «las conferas». Ce chansonnier s’intègre ainsi parfaitement entre répertoire local, héritage religieux, livre et musique.

Conservant le lien entre lettre et mélodie, le mot Dulcissime apparaît fréquemment dans la littérature musicale et latine ancienne et dans les paroles des chansons du répertoire de cet ensemble. Souvent traduit par doux, mélodieux ou agréable, ils apportent une interprétation sensible des textes religieux tels que «Benedic Domine» ou «Lux jocundarefovet».

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